Bienvenue sur le site de l’Union des Ingénieurs Conseils des Territoires d’Auvergne et Limitrophes.
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La RT2012 n’est pas un outil de conception

Après quelques mois de recul vis-à-vis de l’utilisation du logiciel RT 2012, certaines dérives dans la perception de cette réglementation ont été constatées. Trop souvent elle est assimilée à un outil de conception, ce qui peut être source d’erreurs et de malentendus. Voyons en particulier ce à quoi ne peut pas répondre le calcul réglementaire RT.

La RT 2012

La RT 2012 ne peut en aucun cas prévoir les consommations réelles du bâtiment étudié

Bien que le calcul RT soit un calcul de consommations énergétiques du bâtiment réalisé par simulation dynamique au pas horaire, les consommations annoncées restent des consommations conventionnelles et non prévisionnelles du bâtiment en activité.
Pour quoi cela ?
Tout simplement parce que le moteur de calcul réalise la simulation du bâtiment dans des conditions figées de scénarii d’utilisation (taux d’occupation, niveau d’éclairage, horaires de fonctionnement des installations, niveaux de températures garantis, …) et dans des conditions météorologiques extérieures, arrêtées une fois pour toutes, de l’une des huit zones climatiques réglementaires.
N’oublions pas non plus que la RT ne retient les consommations que de cinq usages seulement et que le comportement réel des occupants demeure toujours aléatoire.
Ceci est particulièrement vrai pour la consommation d’eau chaude sanitaire très dépendante des habitudes des occupants et qui cependant pèse de plus en plus sur la consommation globale, vu les progrès faits sur d’autres usages comme le chauffage par exemple.
Pour ces raisons, il est bien évident que le bâtiment, une fois en activité, sera placé dans des conditions différentes (intérieures et extérieures) de celles de ce calcul conventionnel. Dans ces conditions, il est dangereux de penser que les résultats du calcul RT 2012 préfigurent la consommation prévisionnelle future du bâtiment.

 

La RT 2012 ne permet pas de dimensionner les installations techniques

En effet, il ne faut pas confondre consommation énergétique et puissance installée ; n’oublions pas qu’une consommation faible peut aussi résulter d’une puissance installée conséquente, n’étant appelée que pendant des durées limitées.
Une illustration courante de ce phénomène réside dans le dimensionnement de la batterie de chauffage d’une CTA double flux avec récupération de chaleur sur l’air extrait.
Le calcul de la consommation de chauffage d’un tel système donne en général un résultat bas, d’autant plus que le rendement de récupération est élevé. D’où la tentation parfois observée de dimensionner très juste, voire de ne pas installer du tout de batterie de chauffage.
Ce raisonnement est erroné car, durant les périodes de mise en service ou de remontée en température après une période de ralenti, l’air repris à basse température ne peut pas apporter la quantité de chaleur nécessaire au préchauffage ; une batterie chaude suffisamment dimensionnée devra donc être installée. Ceci ne pénalisera en rien le résultat du calcul RT qui considérera la batterie installée comme consommatrice uniquement pendant la période de remise en température.

 

En conclusion

La RT 2012 doit bien être considérée uniquement comme un outil réglementaire.
Son but est de contrôler a posteriori, une fois que la conception de l’enveloppe et des installations techniques a été mise au point, que le bâtiment ainsi conçu répond aux exigences de qualité requises.
Parmi ces exigences de qualité, la consommation énergétique est un point essentiel qui est évalué en plaçant virtuellement par le calcul, le bâtiment dans des conditions données pour lesquelles une limite de la valeur de consommation doit être respectée. Mais ceci ne doit pas empêcher en amont le climaticien de concevoir à sa guise avec des dimensionnements corrects, ni l’inciter à penser que le calcul RT lui suffira pour prédire la consommation future de son projet.

 

Source AICVF : CVC N°876 – La revue des climaticiens